Page:Desbordes-Valmore - Le Salon de Lady Betty, tome 1, 1836.pdf/167

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
151
LE SACRIFICE.

sa mère, qui, au moment de quitter l’équipage armorié, avait pathétiquement supplié sa fille de ne donner aucune manifestation extérieure à ses sentimens de haine contre son futur mari.

Miss Anna était fille unique, par conséquent enfant gâtée ; elle avait appris de bonne heure et parfaitement compris sa propre importance, car dès le berceau elle avait contracté et gardé religieusement l’habitude de ne faire que sa volonté.

Ce fut donc à son profond étonnement que dans l’action la plus importante de sa vie, elle éprouvât une contradiction ferme et rigoureuse par laquelle le comte son père (en ce moment son maître) outrepassait rudement son autorité jusqu’alors inactive.

Dans les contestations de ce genre, la volonté de la plus faible partie est généralement