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LES FOSSOYEURS.

croire ces objets multipliés ainsi par quelque hallucination. Les derniers rayons du soleil répandaient alors sur la campagne leur pourpre éclatante, et ajoutaient à mon illusion en égarant ma vue. Mais bientôt, convaincu de la réalité de la double merveille qui me frappait, je me mis à plaindre la pauvreté des habitans, en observant que nulle chapelle au grillage doré, nulle croix somptueuse, nul tombeau sculpté, ne s’élevaient autour des églises solitaires. Çà et là seulement, comme une ceinture de deuil unissant les deux enceintes, étaient éparses quelques humbles fosses d’argile couvertes de hautes herbes et de mousse : dernier lit de l’humble paysan dans le cimetière de chaque église abandonnée.

Je rêvais en voyageur que ne pressent ni guides à l’heure, ni chevaux de poste. Je creusais mon intelligence à m’expliquer pourquoi deux édifices semblables se trouvent élevés