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LE NEZ ROUGE.

core, ce n’est plus Maria. Non pas que sa causerie ait pour moi moins de charme qu’autrefois ; non pas qu’elle me semble moins judicieuse et moins estimable ; mais c’est l’impertinence de ce maudit nez rouge qui me crève les yeux incessamment, tout emballé qu’elle le garde maintenant dans son mouchoir. C’est ce furieux nez qui me repousse et me tient en respect et à distance. Quel homme abandonné de Dieu et des femmes s’attachera jamais à une jeune fille qui respire par une telle trompe ? Non, je ne songerai plus à cette pauvre Maria !

Et tout en se répétant ces réflexions remplies de sens, tandis qu’il reprenait le chemin de son logis, il songeait uniquement à Maria, depuis Hyde-Park jusqu’à Temple-Bar. Il songeait à elle dans sa chambre ; il songeait à elle en se déshabillant ; il songeait à elle en son lit, éveillé ou endormi. — Infortuné jeune homme, son cœur ne connaissait point ces ora-