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LE NEZ ROUGE.

blait que nul attrait ne devait plus l’attirer ? De fait, ces visites involontaires lui étaient, à lui-même, une énigme indéchiffrable. Il avait besoin de venir ; il venait. Était-il arrivé, et en présence de Maria, une invincible froideur le glaçait. Combien il avait changé ! Il parlait sans timidité ; il écoutait sans intérêt ; il s’alongeait et prenait ses aises sur le sopha. Servait-on le thé, dans ses distractions il mangeait à lui seul toute la pyramide des tartines beurrées. — Hélas ! il ne m’aime plus, se disait la désolée jeune fille.

Or, c’était là à peu près ce que se disait en même temps M. Conway. — Le diable m’étrangle, pensait-il, si j’entends un mot à ce qui se passe en moi. J’imagine, à mes fréquentes agitations, que je suis toujours amoureux ; mais je ne me sens troublé qu’à Londres. À Kensington, je suis aussi calme que les flots de la Serpentine. Assurément, si j’aime en-