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LE NEZ ROUGE.

ment introuvée ! Mais par le Christ ! où a-t-elle été prendre ce nez féroce, cet envieux nez qui obscurcit tout l’éclat dont elle brille ? Parmi les innombrables variétés de nez susceptibles de gâter un visage, il n’y en avait pas un plus extravagant, plus effronté, plus écorché, plus inconciliable, et c’est celui-là justement que vous avez choisi ! Non, Maria, vous avez beau faire et beau dire, j’abhorre cet exécrable nez ! Je n’admirerai de ma vie un nez semblable !

En conscience, ces exclamations et ces raisonnemens étaient bien d’un homme jeté hors des limites de la raison. Tranchons le mot : c’était là le pur langage d’un fou. Nous sommes donc pleinement autorisé à croire que M. Conway n’était pas absolument guéri de son amour.

Je ne connais qu’une seule bonne excuse d’être amoureux, c’est l’impossibilité de s’en défendre. Cette pensée m’appartient. Je le déclare, et toute fausse modestie à part, je