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HUIT FEMMES.

que quelque chose de moi te parle en mon absence, car l’absence muette est odieuse, ô ma bien-aimée. Va ! je ne laisserai jamais à cette sentinelle du temps le droit de te sonner l’heure de mon retour : je la dirai toujours avant elle.

Ces paroles couraient dans la pensée de Fanelly, car elle y répondait : « il parle ainsi le maître que je me donne ! ah ! personne ne m’aurait jamais parlé ainsi ; personne… C’est qu’il m’aime d’amour, lui ! voilà la différence ! » Et rejetant la tête en arrière pour fuir un souvenir, fidèle aussi ! elle replaça la montre sous le velours noir dont son sein était couvert. Elle bouleversa le feu, l’alimenta jusqu’à l’imprudence, sans avoir froid ; marcha pour tromper la dévorante impatience ; nomma Revalto pour se croire avec lui ; enfin espéra