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HUIT FEMMES.

tience et les douleurs aiguës de la fièvre qui le dévorait.

» Après un mois d’une mortelle inquiétude, il parut plus calme. Le sommeil vint par intervalle rafraîchir son sang, et réparer le désordre de son imagination, que l’on croyait à jamais troublée. Il ne lui resta bientôt de cette crise violente qu’une extrême faiblesse, qui se dissipa pourtant, et une mélancolie qui ne se dissipera jamais ; car il semble que tous les malheurs se soient réunis pour l’augmenter, et la faire, pour ainsi dire, croître avec son ame.

» Il avait, à cette époque, à peine dix ans accomplis ; néanmoins sa taille élevée, ses traits formés et d’une beauté sérieuse, le faisaient paraître déjà ce qu’il est aujourd’hui.

» Le passage subit d’une douleur à une