Page:Desbordes-Valmore - Huit femmes, 1845.pdf/634

Cette page a été validée par deux contributeurs.
289
HUIT FEMMES.

tière à ces regrets tendres qui absorbent, qui accablent, qui dévorent l’ame ! Mais de la colère, mais du ressentiment, non ! je n’en ai pas ; je ne saurais : il m’a aimée… Vous me l’avez dit, Clémentine.

» Dieu ! que les plaintes d’un cœur blessé sont vaines ! qu’elles soulagent peu l’oppression qui le fatigue ! ou plutôt je crois que mon cœur m’a quittée pour le suivre, et que mon cœur me manque pour respirer… Pardon ! tout ce que je vous écris est inutile, car ce ne sont plus les larmes qui peuvent me guérir ; j’en ai répandu trop pour en sentir encore le besoin : mais ce profond abattement, cet ennui de moi-même, de tout, oh ! voilà l’état qu’un esprit vraiment touché ne peut ni supporter, ni décrire. Je suis si malheu-