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HUIT FEMMES.

per l’impatience d’Andréa ; et, à force de le lui répéter, elle finissait par s’égarer elle-même et se répondre tout bas : Un jour !

» Clémentine la laissa livrée à une longue espérance qu’elle entretenait par ses lettres, sachant bien que prolonger l’erreur d’Adrienne, c’était prolonger sa vie, cette vie donnée à l’amour, qui ne devait plus changer d’objet après avoir rencontré Arthur. Sans lui révéler le fatal secret qu’elle a toujours gardé, cette sœur prudente lui écrivait sans cesse :

« Attendez, mon Adrienne, attendez, et gardez-vous de croire qu’il vous a trompée. »

» — Non, lui répondait Adrienne, non, ma sœur, il ne m’a jamais trompée ; vous dites bien, c’est moi, moi seule. J’ai