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HUIT FEMMES.

une journée sans vous, sir Arthur ! oh ! il la regrettera, j’en suis sûre ; pourtant, puisqu’il veut bien me suivre, lui, j’accepte le sacrifice ; j’en suis touchée ! J’en suis très touchée, répétait-elle les larmes aux yeux ; et elle embrassait Andréa, pour les cacher sans doute, mais l’émotion d’Arthur prouvait qu’il les sentait couler, et cette émotion révélait à Clémentine, qui l’observait sans cesse, que, s’il fuyait les plaisirs du monde, il y suivait du cœur celle qui n’y voyait que lui.

» Un jour, au milieu des courses où les entraînaient leurs relations de famille et d’amitié, elles trouvèrent une jeune créole, leur parente, fort vive, fort gaie, qui courut d’abord embrasser Clémentine avec un bruyant transport de joie.

» — Voici Clémentine, cria-t-elle à