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HUIT FEMMES.

d’Adrienne ; et les enchaînèrent sur lui sans qu’elle pût les en détourner.

» Cette action prompte, passionnée, échappée à l’amour même, fit passer entre eux un saisissement, et peut être une joie si vive, qu’ils demeurèrent longtemps plongés dans le silence. Quel silence ! Tous les aveux retenus, tous les mystères cachés au fond de deux ames s’y dévoilèrent l’un à l’autre.

» — Il y eut, dit Adrienne, un siècle heureux dans ce moment si beau de ma vie !

» Il passa pourtant comme l’éclair. Ce fut cette certitude qu’elle obtenait enfin de toute la tendresse d’Arthur, qui fit évanouir le rêve où tous deux se trompaient encore.

Pour se soustraire à l’excès de son at-