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HUIT FEMMES.

ce fut ma liberté par un contrat, que je reçus en pleurant, puisqu’elle me séparait de lui. La nuit qui précéda son départ, je me glissai dans sa chambre, où, me traînant jusqu’à ses pieds, je le suppliai de m’emmener pour le servir et pour lui parler tous les jours de Narcisse. Il me regarda d’un air consterné, et me dit :

» — Arsène ! si tu me suis, qui restera près d’elle ? oh ! ne l’abandonne pas, mon fidèle Arsène ! tu m’aimeras en l’aimant, tu me consoleras en consolant ma plus chère moitié. Dis-lui tout ce que tu vois dans mes larmes ; n’y vois-tu pas, Arsène, que je meurs de tristesse, et que je meurs pour elle ? Dis-lui de m’attendre, répéta-t-il cent fois ; et, puisque je ne peux lui redire encore que je l’aime, que je l’aimerai toujours, rapporte-lui que je le