est au ciel ; c’est là que vont les malheureux.
» — Je reverrai donc ma mère ! se dit l’orpheline ; puis elle pleura. Le nègre gardait le silence, et Sarah poursuivit :
» — Tu m’as caché bien des choses ! tu craignais sans doute de m’affliger quand j’étais encore petite et contente, ou trop faible pour savoir de tristes secrets. Donne-moi les miens ; donne, Arsène ! je sais déjà que le bonheur s’en va comme l’enfance ; je sais déjà que je suis esclave.
» — Dieu puissant ! cria le nègre bouleversé, d’où vous vient cette erreur ? n’ai-je pas vendu ma liberté pour sauver la vôtre ?
» — Est-il vrai ? répartit Sarah, saisissant avec vivacité les mains d’Arsène, tu t’es vendu pour moi ! je suis libre ! Sylvain m’a trompée ! Apprends vite, apprends-