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HUIT FEMMES.

térêt l’engage à plaire. — Mais la naissance mystérieuse de Sarah lui permet-elle d’y prétendre ? N’est-elle qu’une esclave protégée ?… Il y pense ; il se dit : « Sa blancheur parfaite semble attester qu’elle est d’un sang libre ; aucun mélange n’en altère la pureté ; je le vois courir fièrement sur ses joues quand je corrige Arsène. N’est-elle donc, en effet, qu’une orpheline étrangère ? Les bienfaits de M. Primrose n’amènent-ils pas à penser qu’il y tient par quelque lien secret ?… Mais, s’il n’ose l’avouer et la reconnaître, qui la mérite plus que moi ? Peut-il mieux assurer son bonheur, qu’en me l’accordant avec une riche dot ? Il me récompense par là d’avoir veillé sur des biens qu’il néglige et que j’ai le droit de partager. Peut-il mieux justifier les nouvelles largesses