Page:Desbordes-Valmore - Huit femmes, 1845.pdf/239

Cette page a été validée par deux contributeurs.
237
HUIT FEMMES.

ment ce prince guerrier, dont les précoces conquêtes avaient rempli l’Europe d’étonnement et d’admiration, s’était fait, par un jour de curiosité toute neuve en lui, introduire secrètement auprès de la belle Christine, et par quelle influence, en dépit de son antipathie déclarée pour le sexe qui ne se bat point, il était alors au nombre des admirateurs cachés d’une jeune fille solitaire et charmante.

Ce premier succès avait puissamment exalté les ambitieuses visions du père de cette jeune fille. Il n’était pas d’ailleurs fort déraisonnable de supposer que le jeune homme qui avait commencé son règne en se couronnant lui-même, dont l’énergique volonté venait d’abattre les forces réunies du Danemarck, de la Saxe et de la Russie, ne se soumettrait jamais