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HUIT FEMMES.

gulièrement égayée par les bouderies de son amant, dont les yeux lançaient des flammes sans qu’il osât se plaindre davantage. Ce dernier, hors de lui-même, trop jeune encore pour maîtriser la torture des réflexions qui l’étouffaient, tremblant d’en effrayer l’innocence de Christine, se dédommagea de ne pouvoir exciter sa compassion en se déchirant lui-même :

— J’ai été bien fou ! s’écria-t-il ; oh ! je mérite… tout ce m’arrivera. Oui, de par le ciel ! avoir souffert qu’une passion insensée me trompât ! Allons, il faut en finir : je ne paierai point la dette que je dois à ton père en lui dérobant son unique enfant. Adieu, Christine ! je vais joindre mon régiment. Je compte sur la pitié d’une bonne bataille ; au moins tu