Page:Desbordes-Valmore - Huit femmes, 1845.pdf/145

Cette page a été validée par deux contributeurs.
143
HUIT FEMMES.

dépouillé de toute émotion, il ne savait donc pas donner ? Si, il donnait beaucoup, il donnait toujours ; mais quoi ? de l’or, du sable. — De quoi le remercie-t-on ? qu’on s’en aille, il n’entend plus. Ah ! si l’on veut qu’il entende, qu’il revive, qu’on lui dise — donnez-moi votre sang, tout votre sang ; et voici un cheveu pur de Fanelly. — Oh ! la lèvre fraîche et innocente de Fanelly !… Qui le désaltérera d’une telle soif ?

Quant à l’emploi de son or, en voici un mot :

Froid, muet, vêtu de noir, comme en deuil de lui-même ; furieux d’avoir entendu sortir d’un cercle élégant, ce mot : « Oh ! le joli homme ! » il s’était jeté seul dans les Champs-Élysées, champs affreux pour une ame consternée d’abandon. Bientôt il s’arrêta épouvanté ; il regarda