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HUIT FEMMES.

pérante, et ce devait être toujours ainsi, car il avait cessé de croire.

Bingley attendait en vain après cet autre avenir, tracé pendant la fièvre et le délire de l’orgueil jaloux. Ce plan n’avait pu ni germer ni éclore. L’ame était trop vierge. Comme la veuve indienne, elle s’était étendue sur le bûcher pour s’en aller sans souillure. La beauté de lord Haverdale se consumait enveloppée d’un suaire. Les femmes le regardaient avec étonnement, car ses yeux à lui n’avaient plus de regard ; il ne voyait plus une femme que comme un portrait railleur de Fanelly, et il le haïssait comme une ruse. Bingley, pourtant, le traînait partout, ou se laissait traîner par lui tandis qu’il assistait presque sans le savoir à toutes les solennités de la vie, aux spectacles de toutes sortes, aux bals,