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PRIÈRES.


Assise au festin
Où l’été m’invite,
Je vis, je meurs vite ;
Merci, mon Destin !
Le chêne superbe
Parle de l’hiver :
L’été seul dans l’herbe,
Baise mon pied vert !

Je nais dans un lieu
Où meurt la tempête ;
J’entends sur ma tête
L’oiseau du bon Dieu.
Je vois ma peinture
Dans le ruisseau clair,
Et pour nourriture,
Je moissonne l’air !

J’assiste trois fois.
Aux nuits de la terre,
À l’ardent mystère
De ses mille voix ;