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PRIÈRES.

T’appelle dans sa cour où, disent les poètes,
La gloire a surpassé, par ses pompeuses fêtes,
Tout ce que l’Orient dit à l’histoire.

LOUISE.

Tout ce que l’Orient dit à l’histoire.Hélas !

SA MÈRE.

Une cour !… une cour !…

LOUISE.

Une cour !… une cour !… Où vous ne serez pas,
Ma mère ! Ni ces murs où j’entendais vos pas ;
Ces murs, vieux raconteurs de mes jeunes années,
Qui recouvraient en paix deux humbles destinées.
Ni les champs, ni les bois, où je voyais le jour
Descendre et se lever, doux comme votre amour.
Écoutez, c’est l’Ave Maria… que je l’aime !
Oh ! puissé-je partout redescendre en moi-même,
À cette heure du ciel, et retrouver mon cœur
Aussi plein de ma mère et de mon Créateur !