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PRIÈRES.

Adolphe, quand des tiens la riante cohorte,
Comme six séraphins assailleront ta porte,
Oh ! ne les quitte plus ; oh ! rends-leur à toujours
Leur mère, couronnée avec ses sept amours !


Mais ce cri, qui deux fois a traversé l’espace,
Est-ce quelqu’âme à nous qui nous nomme et qui passe ;
Que ne peuvent toucher ni nos mains ni nos yeux,
Et qui veut nous étreindre en s’envolant aux cieux ?
Ondine ! éveille-toi… Mais non, dormez encore ;
Ce n’est pas de Nourrit la voix pleine et sonore ;
Nous avons rendez-vous en France : ainsi, dormez,
Dormez, enfans ; rêvez à ceux que vous aimez !


Sous mon fardeau de mère et mes liens de femme,
Plus près du ciel ainsi je vivais dans mon âme,
Quand le sort qui tournait poussa cette clameur :
Votre Adolphe se meurt…
Il est mort : Pour saisir l’illusion perdue,
Son âme s’est jetée à travers l’étendue ;