Page:Desbordes-Valmore - Bouquets et prières, 1843.djvu/182

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Alors tout le passé ressaisissant ma main,
Des jets du souvenir inonda mon chemin.


Paganini ! doux nom qui bats sur ma mémoire,
Et comme une aile d’ange as réveillé mon cœur,
Doux nom qui pleures, qui dis gloire,
Échappé du céleste chœur ;
Tous les baisers du ciel sont dans ton harmonie,
Doux nom ! belle auréole éclairant le génie ;
Tu bondis de musique attaché sur ses jours ;
Tu baptisas son âme : oh ! tu vivras toujours !


Et l’écho reprenait : « Nos tièdes solitudes
Endorment votre Adolphe à ses inquiétudes ;[1]
Et dans ce cœur malade à force de brûler,
Nous versons l’hymne sainte et prompte à consoler.
Noble artiste au front d’ange, à la beauté divine,
Qui devina des cieux tout ce qu’on en devine,
Sous ses mains, comme toi, s’il a caché des pleurs,
C’est de nous qu’il attend et qu’il obtient des fleurs ! »

  1. Adolphe Nourrit.