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Et qu’à ses premiers cris, une dure étrangère
N’a jamais d’une sourire accordé la douceur.

Fuis, dépositaire infidèle
Des secrets imprudents confiés à ta foi !
Va ! qui trompe une amante au moins a pitié d’elle :
Tu trahis un méchant, mais il l’est moins que toi.
Sa pudeur, ses remords prenaient soin de ma vie ;
Lui-même il frémira du mal que tu me fais :
Il laissait l’espérance à mon âme asservie,
Il se taisait enfin ; et moi... que je le hais !

Pour tromper tant d’amour qu’il s’imposa de peine !
Quelle humiliante pitié !
Mais toi, toi qui pour lui m’inspires tant de haine,
Ah ! prends-en la moitié !
Qu’elle attache à mes pleurs une longue puissance ;
Qu’elle effraie à ton nom l’imprudente innocence ;