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Si la mélancolie enveloppa nies jours ;
Si l’Amitié, la Gloire, les Amours,
Ont attristé mon âme à leur culte asservie ;
Si déjà mon printemps n’est qu’un froid souvenir ;
Si la Mort sur l’objet que ma douleur célèbre
A baissé son rideau funèbre,
Laisse-moi vivre au moins dans un autre avenir !

Et si pendant cinq ans cet objet adorable
De mes jours languissans ranima le flambeau ;
Si sa beauté, si sa grâce ineffable
Est aujourd’hui la proie et l’orgueil du tombeau ;
Laisse-moi respirer, désespoir d’une mère !
Dieu l’ordonne, Dieu parle à mon cœur éperdu.
« Suis mon arrêt, dit-il, reste encor sur la terre ! »
S’il ne venait de Dieu, serait-il entendu ?…

Mais vers l’éternité quand mon âme brûlante
S’envolera, baignée encor de pleurs,
Délivrée à jamais d’une chaîne accablante,
Je reverrai mon fils !… quel prix de mes douleurs !
Éternité consolante et terrible !
Pour le méchant, c’est l’enfer ! c’est son cœur !