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Je l’ai prévu… j’ai voulu fuir :
L’Amour jamais n’eut de moi que des larmes :
Vous avez ri de mes allarmes,
Et vous riez encor quand je me sens mourir…
Grâce à vous, j’ai perdu le repos de ma vie :
Votre imprudence a causé mon malheur,
Et vous m’avez ravi jusques à la douceur
De pleurer avec mon amie !
Laissez-moi seule avec mon désespoir :
Vous ne pouvez me plaindre ni m’entendre :
Vous causez la douleur sans même la comprendre ;
À quoi me servirait de vous la laisser voir ?
Victime d’un amant, par vous-même trahie,
J’abhore l’Amitié… je la fuis sans retour ;
Et je vois, à sa perfidie,
Que l’ingrate est sœur de l’Amour !