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À DÉLIE.

I.


Par un badinage enchanteur,
Vous aussi, vous m’avez trompée !
Vous m’avez fait embrasser une erreur ;
Légère comme vous, elle s’est échappée.
Pour me guérir du mal qu’Amour m’a fait,
Vous avez abusé de votre esprit aimable ;
Et je vous trouverais coupable
Si je pouvais en vous trouver rien d’imparfait.
Je l’ai vu cet amant si discret et si tendre ;
J’ai suivi son maintien, son silence, sa voix…
Ai-je pu m’abuser sur l’objet de son choix ?
Ses regards vous parlaient, et j’ai su les entendre.
Mon cœur est éclairé, mais il n’est point jaloux.
J’ai lu ces vers charmans où son ame respire ;
C’est l’Amour qui l’inspire,
Et l’inspire pour vous…
Pour vous aussi je veux être la même.
Non ! vous n’inspirez pas un sentiment léger :
Que ce soit d’amitié, d’amour que l’on vous aime,
Le cœur qui vous aima ne peut jamais changer.