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Laisse-moi respirer du trouble qui m’accable,
Laisse-moi retrouver mon cœur !
Séparons-nous, je suis trop attendrie :
Sur ce cœur agité ne pose plus ta main.
Va ! si le ciel entend ma prière chérie,
Il sera plus heureux et plus calme demain.
Demain, au point du jour, j’irai trouver mon père ;
Sa bonté préviendra mes timides aveux ;
De nos tendres amours pardonnant le mystère,
Il ne t’appellera que pour combler tes vœux…
Déjà le vent rapide emporte le nuage ;
La lune nous ramène un doux rayon d’espoir.
Adieu ! je ne crains plus d’oublier mon devoir ;
Ô mon cher Olivier ! j’ai trop peur de l’orage.