Page:Desbordes-Valmore - Élégies, Marie et romances.pdf/177

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
91
MARIE.

dit-elle ; je vous verrai entrer à l’église de mon village ; et ce beau berger n’oubliera pas qu’après Dieu, c’est la main de Geneviève qui l’y a conduit. »

Marie pressa cette main et celle du vieillard sur son cœur reconnaissant. Lorsqu’elle parut à l’autel, parée enfin pour l’hyménée, elle serra doucement la main d’Olivier, sourit sous son voile à Claudine, morte d’amour à seize ans !… et retrouva pour elle un soupir au milieu de sa joie.

Le bon vieillard, fier un moment d’être riche, invita le hameau tout entier à la fête. Tout le monde y accourut gaîment. Annette surtout sentit et partagea le bonheur de Marie, la regarda en souriant, et lui montra le bel enfant qu’elle allaitait encore.

Le noir Lucas fut obligé de danser ; mais, plus lourd que de coutume, il marchait sur les pieds de tout le monde ; et Rose, qui était rieuse, se moqua de lui.