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MARIE.

es un bon fils, tu pleures en voyant l’ami de ton père, comme tu pleurerais en voyant son ombre : lève-toi donc, et viens t’asseoir à mon foyer ; nous parlerons de lui ! »

Olivier se croyait charmé d’un rêve heureux ; et craignait de s’éveiller. Il suivait les regards, les gestes du bon vieillard… Oui, pensait-il, c’est l’ombre chérie de mon père. Oh ! que cela fait de bien, seulement d’en entendre parler avec tendresse !… Cette maison tranquille, cet accueil paternel, tout ranimait son âme, tout y versait la confiance qui guérit… qui soulève au moins le poids d’une longue tristesse.

En peu de jours, il fut établi, reconnu et salué dans le village comme l’ami d’un homme chéri des vieillards et des enfans. On respecte ceux que la vertu protège. Olivier ne voyait donc enfin autour de lui que la bienveillance et l’amitié ; mais l’amour gémissait au fond de son cœur.