Page:Des Roches - Les Missives.pdf/26

Cette page n’a pas encore été corrigée

pour cause de gentillesse. Mais afin de n’empescher pas en vostre ame, ce qui sans agir hors de soy surpasse les actions de tous autres : elle vous exempte de soing de ses escrits, & des miens : ayant pourveu d’ailleurs pour les faire paroistre au Soleil, ou à l’ombre pour le peu de clarté qui est en eux : tels qu’ils sont toutesfois je desire qu’ils vous plaisent, & que vous me donniez part en vos bonnes graces.

20.


AInsi que je voy (jeune Pallas) vous avez songneusement recueilli les enseignements du vieil Evandre : qui estoient que selon la compagnie que vous frequenteriez, on feroit jugement de vous. Pource vous avez recherché les plus gentils personnages de la France, afin que les admirant vous fussiez admiré par eux. Or sçachez que depuis vostre partement je n’ay receu lettre qui m’ayt donné tant de plaisir que la vostre derniere, pource qu’elle m’asseure de vostre prompt retour, & pour le bien que ceste espoir me donne, pour le penser l’escrire j’abandonne. Priant Dieu vous donner sa grace, je place aux vostres que je saluë humblement.

21.


VOstre divine voix criant au desert, est une lumiere vive, luisante aux plus grandes tenebres, pour monstrer le chemin du ciel à ceux qui par une regeneration nouvelle se veulent, & peuvent affranchir du vice & de l’gnorance. Mais moy qui n’ay pas ceste grace de faire mon proffit