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ce, & l’autre de vos graces & vertus : qui d’autant qu’elles sont plsu en nombre & en valeur, m’obligent davantage à vouloir maintenir l’heureuse memoire qui m’en demeure. J’ay sceu vostre bonne disposition par ce messager honorable qui accorde sa deposition avec le tesmoignage de vos lettres, asseurant que le temps ne fauche point le repos de vostre ame, ny la santé de vostre personne. Ce qui me donne esperance de vous revoir encore quelquefois comme vous le dites. Ce pendant ma Fille & moy vous salüons humblement (Monsieur) priant Dieu vous tenir en sa grace & tout ce que vous aimez.

11.


J’Ay maintenant aux mains, aux yeux, & en la pensee, vos lettres pleines d’esprit, de graces & de nouvelles si vivement descrites sur le portrait naif de vostre gentillesse, que je pense quelquefois avoir l’honneur de vous ouir & parler, demander l’estat de vostre portement, l’exercice de vostre patience en la peregrination commune de vous & du personnage qui sortant de ceste ville sembloit entrer en colere poir le miracle de Neptune. Je m’enquiers aussi du mesnage & repos de celuy qui laissa les Filles du ciel, pour le Fils de la terre, & l’aggreable pour l’utile, s’il trouve autant le premier siecle aux mœurs comme en la gibesiere. Sur tout je m’enquiers & m’enquierray sans fin à vous de vous mesmes (Monsieur) à qui ma Fille & moy avons une infinité d’obligations, & toutes deux