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un moteur, sans une volonté qui les mette en action. Ce moteur, c’est l’âme. Un troisième élément relie les deux autres, transmettant aux organes les ordres de la pensée. Cet élément est le périsprit, matière éthérée qui échappe à nos sens. Il enveloppe l’âme, l’accompagne après la mort, dans ses pérégrinations infinies, s’épurant, progressant avec elle, lui constituant une corporéité diaphane, vaporeuse. Nous reviendrons plus loin sur l’existence de ce périsprit.

L’esprit gît en la matière comme un prisonnier en sa cellule ; les sens sont les ouvertures par lesquelles il communique avec le monde extérieur. Mais, tandis que la matière décline tôt ou tard, périclite et se désagrège, l’esprit augmente en puissance, se fortifie par l’éducation et l’expérience. Ses aspirations grandissent, s’étendent par delà le tombeau ; son besoin de savoir, de connaître, de vivre est sans borne. Tout montre que l’être humain n’appartient que temporairement à la matière. Le corps n’est qu’un vêtement d’emprunt, une forme passagère,