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intellectuel), eut une certaine organisation, telle que le parti constitutionnel-démocrate (cadet), la petite bourgeoisie (démocratie bourgeoise) était privée, par contre, de toute organisation, de tout moyen de lutte organisée. Les municipalités autonomes et « démocratiques », perdaient — non point en vertu de la nouvelle loi municipale, mais par la force de la pratique révolutionnaire — leur forme largement démocratique et revêtaient le caractère d’organes de classe du prolétariat, soit de représentations des partis purement socialistes étrangers à la masse de la population.

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Le « self-government » du district et du village revêtit, dans la première période de la révolution, un caractère analogue. Vers l’automne, il devait assumer les formes d’un système démocratique d’administration provinciale basé à peu près sur les mêmes principes que l’administration municipale ; la compétence de la moindre circonscription — l’administration du volost (canton) — s’étendait à toutes les questions économiques locales, à l’instruction et au service d’ordre et de sécurité publique. En fait, le village se trouvait gouverné — s’il est permis d’employer ce mot en parlant d’un état d’anarchie — par un mélange très hétéroclite d’organisations révolutionnaires et d’organisations traditionnelles, telles que congrès des paysans, comités de ravitaillement et agraires, « conseils populaires », réunions des villageois, etc. Tout cela était souvent dominé par une autre organisation inédite — celle des déserteurs. Du moins, l’Union Panrusse des paysans a confirmé cette déclaration, qui venait de la gauche et, par conséquent, était suffisamment compétente : « Tout notre travail pour la constitution de divers comités n’aura aucune valeur tant que ces organes publics se trouveront sous la menace constante d’une pression exercée par des bandes armées, accidentellement organisées ».

La question principale, sinon la seule, qui émouvait profondément l’âme du paysan, qui effaçait à ces yeux tous les autres phénomènes et événements, était cette question douloureusement mûrie par des siècles de souffrances : La question de la terre.

Extrêmement complexe et embrouillée, elle revenait maintes fois à la surface lors de vaines tentatives de soulèvement et de violences réprimées d’une façon implacable et sanglante. Dès les années de la première révolution (1905-1906) la vague des troubles agraires qui déferla sur la Russie et, s’exerçant sur les propriétés foncières, laissa derrière elle une traînée d’incendies et de déprédations, faisait pressentir les désordres qui accompagnèrent plus tard la révolution de 1917. C’est une question assez compliquée que de savoir quels motifs poussaient les propriétaires fonciers (« pomiestchiks ») à défendre leurs droits aussi passionnément et violemment