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avec les Présidiaux, les Juges royaux et la Chancellerie, le Corps de Ville alla mettre le feu « à des bûchers préparés sur la place où le peuple assemblé sans nombre témoigna sa reconnaissance par des cris de « Vive le Roy », puis, rentré en son hôtel, il ordonna que les miseurs en charge délivreraient deux livres de bougie à chacun des membres présents de la Communauté.

Le premier nom inscrit sur la liste des bénéficiaires de ces jetons de présence est celui de La Chalotais, qui remplissait les fonctions de connétable, et le procès-verbal est signé : Caradeuc. N’est-il pas remarquable de voir ainsi mêlé, dès la première heure, à l’histoire de ce Palais, un nom qui, un siècle plus tard, devait jeter sur lui un vif éclat et lui donner une nouvelle célébrité ?

À partir de ce jour, le Parlement s’occupa avec activité de revêtir sa demeure d’une splendeur digne de la Cour souveraine qui y tenait ses assises, et nous le voyons arrêter « que Charles Erard, peintre et architecte ordinaire du Roy, serait mandé par Messire Henry de Bourgneuf, Premier Président, pour venir entreprendre l’ouvrage des ornements intérieurs du Palais »[1].

Sous la surveillance d’Henry de Bourgneuf et de ses successeurs, l’art contribua à le décorer et à l’embellir

  1. Registres secrets, 11 mai 1656.