Page:Demosthene - Plaidoyers civils, Dareste, 1875, T02.djvu/319

Cette page n’a pas encore été corrigée

vengeance des injures que nous avions reçues de Stephanos et on insistai sur ce que je serais le plus lâche des hommes, si, tenant de si près aux offensés, je ne vengeais pas ma sœur, mon épouse, mes nièces, mes beaux-frères et beaux-pères, je ne citais pas devant vous une femme qui outrageait manifestement les dieux, insultait cette ville, bravait les lois, et si, la convainquant d’être coupable, je ne vous rendais pas maîtres de son sort ; si ce Stephanos, qui a voulu perdre mes parents au mépris de vos lois et de vos décrets, je ne montrais pas aux juges qu’il a épousé, contre les lois, une femme étrangère, qu’il a introduit dans sa tribu et dans son bourg des enfants étrangers marié les filles de femmes prostituées comme étant les siennes, offensé les dieux, dépouillé le peuple du pouvoir de distribuer ses grâces, et de faire citoyen celui qu’il voudra. Car, enfin, cherchera-t-on par la suite à obtenir du peuple cette faveur, et à devenir citoyen, avec beaucoup de dépenses et d’embarras, quand on pourra acheter ce titre d’un Stephanos, et jouir à moindres frais des mêmes avantages ?

Je vous ai exposé, Athéniens, le mal que m’a fait Stephanos sans aucune raison, et le motif qui me porte à lui intenter ce procès : il faut vous apprendre maintenant que Nééra est étrangère, qu’elle est épouse de Stéphanos, et qu’elle a péché grièvement contre la ville d’Athènes. Comme je suis jeune, peu au fait de parler, je vous prie, et cette prière, sans doute, est convenable, de me permettre d’employer dans cette cause Apollodore pour avocat. Il est plus âgé, plus versé dans les lois, il a été offensé par Stéphanos,