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LE BLASON D’APRÈS LES SCEAUX

— Si l’on interroge le type de l’abbaye de Bonne-Espérance (dioc. de Cambrai) en 1155, on remarquera dans les mains de la Vierge un sceptre terminé par un fleuron des plus caractérisés. — En 1197, la Vierge figurée sur le sceau de l’abbaye de Faremoutiers porte un sceptre dont le fleuron est identique au fleuron que saint Louis tiendra quarante ans plus tard à la main ; la couronne de la Vierge est également fleurdelysée.

Cette étude comparative offre déjà plus qu’un parallélisme. Elle tend à établir que la fleur de lys des types de la Vierge a devancé la fleur de lys de nos souverains. Les rois de France auraient-ils emprunté l’attribut de la reine du ciel ? L’examen des monnaies a conduit M. Anatole de Barthélémy à se poser la même question et à la résoudre affirmativement. L’autorité de notre savant confrère donne un grand poids à cette nouvelle hypothèse.

Je viens d’exposer deux des opinions les plus vraisemblables sur l’origine de la fleur de lys. Toutes les deux ont le mérite d’être tirées de l’imagerie.

En examinant la première, celle du fleuron primitif, on est conduit à se demander : à quelle époque le fleuron a-t-il pris le nom de fleur de lys ? La plus ancienne mention écrite de la fleur de lys que l’on connaisse, se trouve dans une ordonnance de Louis VII, relative au sacre de son fils. Le mot a-t-il été employé à cette occasion pour