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le livre de désir

désertes, faisant aux pères du jeune Mirabeau un sang si vif que, libre enfin, il les en injuria…

« Et, si je visitais mon ami, promenades de Pau, sous un climat trop doux qui détend les visages, laisse bruire chaque feuille des arbres, d’ardeur ou d’abandon…

« Partout un chemin qui suit la perspective !… Mais rien, ici, ne m’est docile. Et devant l’inconnu, je ne sais plus que m’arrêter, timide. Dorietta m’a distrait, m’isole, me pénètre de lâcheté.

« Le mieux que j’obtienne des choses, c’est d’imaginer qu’elles la fatiguent, l’endorment. Alors son sommeil m’attire, son sommeil que je souhaite troubler… Je m’enveloppe de mélancolie romaine comme d’un manteau, pour veiller Dorietta, et dans le silence, j’amoindris autour d’elle, la réalité des paysages… »