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le livre de désir

grandes routes et au bord régulier des canaux, le désir de rêver la vie, et le goût de penser. Le cheminement des aqueducs ne l’étonnait guère plus que les travaux de la voie ferrée. Il n’égarait pas si loin le désir. Mais un cortège de tombes lui encadrait l’image la plus touchante, la mieux abstraite de la vie : cet entêté mouvement, sans but avouable, sans origine certaine sur l’étendue, dans l’ignorance.


Tous deux n’employaient que ces divines manières de parler en général, qui maintenaient entre eux de la mesure et recouvraient la promesse du plaisir… Si Dorietta voulait causer de soi, Jean s’effrayait, parce qu’il eût fallu demander aux environs qu’ils accueillent sa confidence. Et Jean craignait s’il jugeait son amie esseulée, de souffrir.