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Au cœur de la patrie et autour d’elle, dans les terres d’exil proches ou lointaînes, jamais le peuple arabe palestinien n’a perdu sa foi inébranlable en son droit au retour et à l’indépendance. Ni l’occupation, ni les massacres, ni la dispersion n’ont réussi à priver le Palestinien de sa conscience et de son identité. Il a continué son combat acharné, approfondissant sa personnalité nationale à mesure que sa lutte se développait. Cette volonté nationale s’est forgée un cadre politique : l’Organisation de libération de la Palestine, seul représentant légitime du peuple palestinien, reconnue par la communauté internationale représentée par l’Organisation des Nations Unies et ses divers organes, ainsi que par les autres organisations régionales et internationales. Convaincue des droits inaliénables du peuple arabe palestinien et s’appuyant sur le consensus de la nation arabe ainsi que sur la légitimité internationale, l’Organisation de libération de la Palestine a conduit les combats de son grand peuple, soudé dans une unité nationale exemplaire et une résistance sans faille aux massacres et à l’encerclement, à l’intérieur comme à l’extérieur de sa patrie. Cette admirable résistance palestinienne s’est imposée à la conscience arabe et internationale comme l’un des mouvements de libération nationale les plus remarquables de notre temps.

Le grand soulèvement populaire, l’Intifada, en plein essor dans les territoires occupés, comme l’opiniâtre résistance menée dans les camps à l’intérieur et à l’extérieur de la patrie, ont permis à l’humanité entière de mieux percevoir et comprendre la réalité palestinienne et les droits nationaux palestiniens. Le rideau est finalement tombé sur toute une époque de falsification et de sommeil des consciences. L’Intifada a mis dans une situation intenable la mentalité israélienne officielle, accoutumée à s’en remettre à la fabulation et à la terreur pour nier l’existence nationale palestinienne.

Avec l’Intifada et l’expérience révolutionnaire accumulée, l’histoire palestinienne est parvenue à un tournant décisif. Le peuple arabe palestinien affirme à nouveau ses droits inaliénables et sa volonté de les exercer sur le sol palestinien.

En vertu du droit naturel, historique et légitime du peuple arabe palestinien à sa patrie, la Palestine, et des sacrifices des générations successives de Palestiniens pour la défense de la liberté et de l’indépendance de leur patrie, S e fondant sur les résolutions des sommets arabes et sur la légitimité internationale qu’incarnent les résolutions adoptées par l’Organisation des Nations Unies depuis 1947,

Exerçant le droit du peuple arabe palestinien à l’autodétermination, à l’indépendance politique et à la souveraineté sur son sol,

Le Conseil national palestinien, au nom de Dieu et du peuple arabe palestinien, proclame l’établissement de l’Etat de Palestine sur notre terre palestinienne, avec pour capitale Jérusalem (Al-Qods al-Charif).

L’Etat de Palestine est l’Etat des Palestiniens où qu’ils se trouvent. C’est dans cet Etat que doit s’épanouir leur identité nationale et culturelle et qu’ils doivent jouir de la pleine égalité des droits. C’est dans cet Etat que seront sauvegardées leurs convictions religieuses et politiques et leur dignité humaine, dans le cadre d’un système de gouvernement parlementaire démocratique reposant sur la liberté d’opinion et la liberté de créer des partis, sur le respect par la majorité des droits des minorités et par les minorités des décisions de la majorité, et sur la justice sociale, l’égalité et la non-discrimination en ce qui concerne les droits publics, sans distinction de race, de religion, de couleur ou de sexe, en vertu d’une constitution garantissant la primauté du droit et l’indépendance de la justice et sur la base d’une fidélité sans faille aux traditions spirituelles et culturelles séculaires de tolérance mutuelle et de coexistence paisible des religions en Palestine.