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ANNEXE I

DECLARATION D’INDEPENDANCE

Terre des messages divins révélés à l’humanité, la Palestine est le pays natal du peuple arabe palestinien. C’est là qu’il a grandi, qu’il s’est développé et s’est épanoui. Son existence nationale et humaine s’y est affirmée dans une relation organique ininterrompue et inaltérée entre le peuple, sa terre et son histoire.

Par cet enracinement inébranlable, dans le temps et dans l’espace, le peuple palestinien a forgé son identité nationale et a porté son acharnement à la défendre jusqu’à accomplir l’impossible. En dépit de la fascination exercée par cette terre ancienne et des convoitises engendrées par sa position névralgique à la croisée des civilisations et des puissances, en dépit des visées, des ambitions et des invasions qui ont empêché le peuple arabe palestinien de réaliser son indépendance politique, l’attachement permanent de ce peuple à sa terre a donné à celle-ci son identité et insufflé au peuple son amour de la patrie.

Nourri par la succession des civilisations et la diversité des cultures, inspiré par ses traditions spirituelles et temporelles, le peuple arabe palestinien s’est développé tout au long de son histoire dans une complète unité entre l’homme et son sol. C’est des mosquées, des églises et des synagogues de cette terre bénie où se sont succédé les prophètes que se sont élevés les louanges du Créateur et les cantiques de la miséricorde et de la paix.

De génération en génération, le peuple arabe palestinien n’a jamais cessé de défendre vaillamment sa patrie et ses révoltes successives ont héroïquement incarné sa volonté d’indépendance nationale.

Alors que le monde contemporain entreprenaîit de forger ses nouvelles valeurs, les rapports de force régionaux et internationaux excluaient les Palestiniens du destin commun, et il apparut, une fois encore, que la justice n’était pas capable à elle seule de faire tourner la roue de l’histoire.

À la blessure béante au flanc du peuple palestinien privé de son indépendance et soumis à une occupation d’un type nouveau vint s’ajouter la tentative d’acréditer le slogan mensonger d’une Palestine, « terre sans peuple ». Malgré cette falsification historique, la communauté internationale, par l’article 22 du Pacte de la Société des Nations adopté en 1919, et par le Traité de Lausanne signé en 1923, reconnaissait que le peuple arabe palestinien, à l’instar des autres peuples arabes détachés de l’empire ottoman, était un peuple libre et indépendant.

En dépit de l’injustice historique infligée au peuple arabe palestinien, qui a été dispersé et privé de son droît à l’autodétermination du fait de l’adoption par l’Assemblée générale des Nations Unies de sa résolution 181 (1947) partageant la Palestine en deux Etats, l’un arabe et l’autre juif, cette résolution offre aujourd’hui encore les bases de la légitimité internationale qui consacre le droit du peuple arabe palestinien à la souveraineté et à l’indépendance nationale.

L’occupation par les forces israéliennes de la terre de Palestine et d’autres territoires arabes, le déracinement de la majorité du peuple palestinien et son expulsion par le terrorisme organisé, l’assujettissement de ceux qui étaient restés dans leur patrie à l’occupation, à l’oppression et à la destruction des fondements de leur vie nationale, constituent autant de violations flagrantes des principes de la légalité internationale et de la Charte des Nations Unies et des résolutions des Nations Unies qui reconnaissent les droits nationaux du peuple arabe palestinien, y compris son droit au retour, à l’autodétermination, à l’indépendance et à la souveraineté sur son sol national.