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GÉRARD DE NERVAL

d’aventures de jeunesse : Gérard de Nerval avait aimé une comédienne, Adrienne ou Marguerite, Aurélie ou Jenny, Le nom importe peu ; Restif de la Bretonne avait aimé la belle mademoiselle Guéant, actrice de la Comédie-Française, et chez tous deux cet amour avait laissé des traces profondes. ineffaçables. On se plaît à peindre les héros qui ont été heureux des mêmes joies que vous, et surtout qui ont souffert des mêmes douleurs ; on trouve des couleurs plus vives, plus lumineuses, des accents plus vrais, plus éloquents : il semble que l’on se peigne soi-même. C’est là le secret de la supériorité de l’étude de Gérard sur telle de Monselet.

L’Histoire de l’abbé du Bucquoy, qui porte pour sous-titre les Faux Sauniers, est un roman fantastique, et cependant plein de réalité, — un fragment inconnu de l’histoire du siècle de Louis XIV, un détail inédit de la révolte des Camisards, un rayon de lumière jeté sur la fameuse ligue des faux-sauniers de Lorraine, dont Mandrin