Page:Delvau - Gérard de Nerval, 1865.djvu/92

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

86
GÉRARD DE NERVAL

nations, plein d’oasis plus fraîches et plus ombreuses que celles qui s’élèvent sur la route brûlée d’Alexandrie à Ammon ; tantôt enfin, c’est la mélancolie qui devient sa muse, et alors retenez vos larmes si vous pouvez, car jamais Werther, jamais René, jamais Antony[1] n’ont eu plaintes plus poignantes, sanglots plus douloureux, paroles plus tendres, cris plus poétiques… »

Gérard ne s’était pas fâché de cet éloge ; il y avait répondu fort spirituellement dans sa dédicace des Filles du Feu où, sous le pseudonyme de Brisacier, il raconte de nouveau, et sous une forme nouvelle, son amour toujours vivant pour sa chère Reine de Saba. L’allusion y est d’une transparence éloquente et émouvante pour quiconque connaît un peu le dessous des cartes de cet amour de théâtre.

Quelques passages au hasard. L’illustre

  1. Je me disais aussi : Quoi ! voilà au moins vingt lignes écrites par Dumas, et il n’a pas encore trouvé moyen de parler de lui — ou de ses œuvres ! (A. D.)