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GÉRARD DE NERVAL

prendre un engagement dans les spahis.

« L’été suivant, il y avait des courses à Chantilly. La troupe du théâtre où jouait Aurélie[1] donnait là une représentation. Une fois dans le pays, la troupe était pour trois jours aux ordres du régisseur. — Je m’étais fait l’ami de ce brave homme, ancien Dorante des comédies de Marivaux, longtemps jeune premier de drame, et dont le dernier succès avait été le rôle d’amoureux dans la pièce imitée de Schiller, où mon binocle me l’avait montré si ridé. De près, il paraissait plus jeune, et, resté maigre, il produisait encore de l’effet dans les provinces. Il avait du feu. J’accompagnais la troupe en qualité de seigneur poëte ; je persuadai au régisseur d’aller donner des représentations à Senlis et à Dammartin. Il penchait d’abord pour Com-

  1. Lisez un autre nom. — celui que Gérard ne prononce jamais. Aurélie, c’est Adrienne, et Adrienne, c’est l’aimable femme dont quelques vieux habitués du théâtre Feydeau ont seuls aujourd’hui conservé le souvenir. (A. D.)