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GÉRARD DE NERVAL

Paris, à une heure du matin, pour se rendre à Loisy, où il était arrivé « à cette heure mélancolique et douce encore où les lumières pâlissent et tremblent aux approches du jour. Les tilleuls, assombris par en bas, prenaient à leurs cimes une teinte bleuâtre. La flûte champêtre ne luttait plus si vivement avec les trilles du rossignol. Tout le monde était pâle, et dans les groupes dégarnis il eut peine à rencontrer des figures connues. » Enfin il aperçut une amie de Sylvie, « la grande Lise. » Elle l’embrassa. « — Il y a longtemps qu’on ne l’a vu, Parisien ! dit-elle. — Oh ! oui, longtemps. — Et tu arrives à cette heure-ci ? — Par la poste. — Et pas trop vite ! — Je voulais voir Sylvie : est-elle encore au bal ?  — Elle ne sort qu’au matin ; elle aime tant à danser… »

La grande Lise conduisit Gérard vers Sylvie, qui n’était pas seule. « Un jeune homme se tenait près d’elle. Elle lui fit signe qu’elle renonçait à la contredanse suivante. Il se retira en saluant. »