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GÉRARD DE NERVAL

un collier d’ambre et mille fanfreluches, parmi lesquelles deux petits souliers de droguet blanc avec des boucles incrustées de diamants d’Irlande. — Oh ! je veux les mettre, dit Sylvie, si je trouve les bas brodés ! »

Les bas de soie rose tendre à coins verts sont trouvés. Au même moment, la voix de la tante, à laquelle se mêlent les crépitements de la poêle, se fait entendre, et fait sortir nos deux enfants de leur rêve xviiie siècle. — « Descendez vite ! » dit Sylvie. Quoi que Gérard puisse dire, elle ne lui permet pas de l’aider à se chausser. — « Habillez-vous vite ! » reprend-elle, en montrant à Gérard les habits de noces du garde-chasse étalés sur la commode. Et, en un instant, Gérard se transforme en marié de l’autre siècle. Sylvie l’attend sur l’escalier : ils descendent tous deux en se tenant par la main, « La tante poussa un cri en se retournant. — Ô mes enfants ! dit-elle, et elle se mit à pleurer, puis sourit à travers ses