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GÉRARD DE NERVAL

grafe sa robe d’indienne et la laisse tomber à ses pieds. La robe de taffetas flambé de la vieille tante s’ajuste parfaitement sur sa taille mince ; elle prie Gérard de l’agrafer. — « Oh ! les manches plates ! » s’écrie-t-elle, comme honteuse de revêtir un costume si rococo. « Et cependant les jabots garnis de dentelles découvraient admirablement ses bras nus, sa gorge s’encadrait dans le pur corsage aux tulles jaunis, aux rubans passés, qui n’avait serré que bien peu les charmes évanouis de la tante. — « Mais finissez-en, vous ne savez donc pas agrafer une robe ? disait Sylvie. Elle avait l’air de l’Accordée du village de Greuze. — Il faudrait de la poudre. — Nous allons en trouver. » Sylvie, qui ne doute de rien, depuis qu’elle voit combien lui va ce costume de l’ancien temps, furète de nouveau dans les tiroirs, qu’elle bouleverse de fond en comble. Il y a de tout, excepté ce qu’elle cherche : deux évantails de nacre un peu cassés, des boîtes de pâtes à sujets chinois,