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GÉRARD DE NERVAL

D’Adrienne d’abord, « une blonde, grande et belle, » qui faisait partie de la théorie de jeunes filles qui dansaient en rond sur la pelouse d’un château du temps de Henri IV, en chantant de vieux airs transmis par leurs mères, « et d’un français si naturellement pur, que l’on se sentait bien exister dans ce vieux pays du Valois où, pendant plus de mille ans, a battu le cœur de la France. » Gérard était le seul garçon de cette ronde féminine : « Tout d’un coup, suivant les règles de la danse, Adrienne se trouva placée seule avec moi au milieu du cercle. Nos tailles étaient pareilles. On nous dit de nous embrasser, et la danse et le chœur tournaient plus vivement que jamais. En lui donnant ce baiser, je ne pus m’empêcher de lui presser la main. Les longs anneaux roulés de ses cheveux d’or effleuraient mes joues. De ce moment, un trouble inconnu s’empara de moi. La belle devait chanter pour avoir le droit de rentrer dans la danse. On s’assit autour d’elle, et aussi-