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GÉRARD DE NERVAL

J’étais fier de les accompagner dans ces vieilles forêts, qui semblaient leur domaine. Le soir, pour divertir mes vieux parents, nous représentions les chefs-d’œuvre des poëtes, et un public bienveillant nous comblait d’éloges et de couronnes. Une jeune fille vive et spirituelle, nommée Louise, partageait nos triomphes ; on l’aimait dans cette famille, où elle représentait la gloire des arts.

« Je m’étais rendu très-fort sur la danse. Un mulâtre, nommé Major, m’enseignait à la fois les premiers éléments de cet art et ceux de la musique, pendant qu’un peintre de portraits, nommé Mignard, me donnait des leçons de dessin. Mademoiselle Nouvelle était l’étoile de notre salle de danse. Je rencontrai un rival dans un joli garçon nommé Provost. Ce fut lui qui m’enseigna l’art dramatique : nous représentions ensemble de petites comédies qu’il improvisait avec esprit. Mademoiselle Nouvelle était naturellement notre actrice principale, et