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GÉRARD DE NERVAL

font aujourd’hui le principal ornement. Il suffit de fermer les yeux et de les rouvrir en dedans pour revoir nettement, comme un décor de drame, cette place et ses rues adjacentes. À gauche, où se trouve aujourd’hui le théâtre du Cirque, était le restaurant du Veau-qui-tette, où venaient déjeuner les huissiers et les commissaires-priseurs des ventes qui se faisaient alors sur la place même, à peu près à l’endroit où l’on a construit depuis un Hôtel pour ces Messieurs. À droite débouchaient trois ou quatre rues, la Rue de la Vieille-Place-aux-Veaux, la Rue de la Joaillerie, la Rue du Pied-de-Bœuf, ou plutôt la Rue de la Tuerie ; puis derrière ces rues malsaines, malpropres, sombres, un lacis d’autres rues plus sombres encore, plus fétides, plus lépreuses, dignes enfin de la Vallée de misère à laquelle elles appartenaient autrefois, au temps où la place du Châlelet était l’Apport-Paris : la rue Saint-Jacques-la-Boucherie, la rue Saint-Jérôme, la rue Planche-Mibray,