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GÉRARD DE NERVAL

quelques années auparavant, pour la modique somme de trois mille francs, et dont on voulait maintenant trente mille francs… En nous quittant, vers deux heures du matin, nous ne nous connaissions ni l’un ni l’autre, — mais nous étions les meilleurs amis du monde, malgré la différence de nos âges.

Je publiais à ce moment-là, dans un journal parisien, une Galerie des célébrités contemporaines. J’avais tout naturellement ouvert cette série par la biographie de Gérard de Nerval, pour lequel je ressentais, à son insu, une vive sympathie littéraire. Quelques articles avaient paru déjà. J’en avais pour deux ou trois numéros encore. J’aurais même souhaité de pouvoir en parler plus longuement, parce qu’en racontant l’œuvre, je racontais aussi la vie de l’écrivain, et cela m’intéressait beaucoup.

Les journaux hebdomadaires ont des nécessités auxquelles il faut se soumettre. La biographie de Gérard de Nerval fut interrompue ; les épreuves en restèrent pendant